L'annonce
A ce jour, je n’ai rencontré aucune personne n’étant pas touchée émotionnellement d’une manière ou d’une autre par l’annonce du diagnostic d’un cancer.
Les réactions émotionnelles sont différentes face à cette annonce :
Lors de l’annonce les mots utilisés par le médecin sont tout aussi importants. Certains médecins ayant l’habitude d’annoncer à un x-ième patient qu’il a un cancer, font peut-être moins attention à leurs mots, leurs mimiques, leurs gestes.
Comment annoncer à une personne qu’elle a un cancer ?
Certains mots provoquent des émotions fortes, parfois violentes, et le mot « cancer » est un tel mot. Même si la plupart des médecins ont un grand cœur et essayent d’y mettre les mots afin d’éviter un choc émotionnel, comment imaginer un bon moment ou un bon moyen d'annoncer une maladie qui aujourd’hui est toujours perçue comme « très grave » et « mortelle ».
Même si la maladie est prise à temps, même si le médecin se veut rassurant, toute personne recevant le diagnostic « cancer » vit un choc émotionnel important.
Pour la majorité des personnes cancer = chimio = poison = mort...
Il est donc normal qu’un premier travail émotionnel pour un malade en cancérologie devrait commencer juste après l’annonce du diagnostic.
*Les noms ont été changés
Les réactions émotionnelles sont différentes face à cette annonce :
- Jeanne* me contacte une semaine après le diagnostic de son cancer de l'utérus et me dit être calme : « J’ai l’impression qu’on parle d’une autre personne. »
- Tandis que Sophie* est en pleurs au téléphone, paniquée parce que la biopsie vient révéler un cancer de sein.
Lors de l’annonce les mots utilisés par le médecin sont tout aussi importants. Certains médecins ayant l’habitude d’annoncer à un x-ième patient qu’il a un cancer, font peut-être moins attention à leurs mots, leurs mimiques, leurs gestes.
- Je me souviens de Françoise* qui avait été soignée pour un cancer des ovaires il y a deux ans. Depuis, tout se passait très bien pour elle au niveau physique, mais émotionnellement elle n’arrivait pas à remonter la pente. Elle vivait dans la peur constante d’une récidive, même si son oncologue se voulait rassurant, en lui précisant que son cancer avait été pris à temps et qu’elle pouvait se considérer comme guérie. En fait, la peur de Françoise avait été activée lors de l’annonce du diagnostic, ou son gynécologue lui dit maladroitement : « bon, vous avez un cancer et on va vous enlever l’utérus et les ovaires. Mais vous savez, une fois un cancer, toujours un cancer. » (ce qui n’est pas vrai ! ) Depuis les mots du gynécologue la hantent et elle sent en permanence l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
- Lors d’une mammographie, Isabelle*, avait vu le visage peut rassurant du radiologue qui lui disait d’aller voir rapidement son gynécologue avec le résultat. Elle avait pris un rendez-vous pour le lendemain matin, mais n’avait pas fermé un œil cette nuit-là. Cinq ans plus tard, guérie, elle n’avait toujours pas digéré « l’expression sur le visage du radiologue ».
Comment annoncer à une personne qu’elle a un cancer ?
Certains mots provoquent des émotions fortes, parfois violentes, et le mot « cancer » est un tel mot. Même si la plupart des médecins ont un grand cœur et essayent d’y mettre les mots afin d’éviter un choc émotionnel, comment imaginer un bon moment ou un bon moyen d'annoncer une maladie qui aujourd’hui est toujours perçue comme « très grave » et « mortelle ».
Même si la maladie est prise à temps, même si le médecin se veut rassurant, toute personne recevant le diagnostic « cancer » vit un choc émotionnel important.
Pour la majorité des personnes cancer = chimio = poison = mort...
Il est donc normal qu’un premier travail émotionnel pour un malade en cancérologie devrait commencer juste après l’annonce du diagnostic.
*Les noms ont été changés